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ISABELLE DE BAVIÈRE


par vous, il faut que le malheureux lecteur fasse les plus grands efforts pour démêler les vérités que vous n’avez pas le courage de lui dire, dictées pourtant par le bon sens, démontrées par la vraisemblance, et qui n’avaient pas même besoin pour convaincre des preuves que nous fournissons… Et vous appelez cela écrire l’histoire ?… Ce genre de littérature si sacré, puisque c’est d’après lui que la postérité juge, et qu’elle se conduit, vous osez l’écrire avec cette inconcevable paresse ?… Une telle conduite, avouons-le, déshonore autant l’écrivain qui se la permet, qu’elle nuit au lecteur assez bon pour ne vous ouvrir qu’à dessein de croire, et qui, bientôt trompé, ne vous a lus que pour s’égarer.

Avant que de terminer cette digression, peut-être devrions-nous quelques excuses, d’avoir employé parfois la physionomie du roman, dans la très véritable narration des faits qu’on va lire ; et cela, réuni aux détails nouveaux de cette narration, ne manquera pas de nous faire accuser de romancier, par ceux qui ne voulant jamais croire que ce qu’ont dit nos pères, traitent de fantastiques tout ce qu’ajoutent les enfants de ces pères… de ces pères souvent trop crédules.

Nous allons répondre à ces deux reproches et de manière à nous éviter la peine d’y revenir, si l’accusation avait lieu.

Rien ne peut être traité de fabuleux dans l’histoire que nous présentons aujourd’hui, puisque c’est par des