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ISABELLE DE BAVIÈRE

Ce crime fut donc le seul fruit des circonstances, le seul résultat de la funeste conversation de la reine avec un homme qui n’osa rien, mais qui provoqua tout, après avoir cédé trop promptement aux séductions d’un monstre qui, profitant de sa faiblesse qu’elle lui connaissait, lui faisait toujours commettre tous les crimes qui devenaient utiles à leurs intérêts communs.

Mais pourquoi, demande-t-on ici, les seigneurs des deux partis ne se battirent-ils pas les uns contre les autres ? ils le devaient dans un pareil cas.

Ils ne le devaient point : ceux du dauphin ne s’occupaient qu’à le garantir ; les armes devaient tomber des mains de ceux du duc de Bourgogne, en reconnaissant l’indécence et la témérité de son action. Il manquait à l’héritier du trône, il avait donc tort.

Mais poursuivons ; c’est assez discuter des faits ; les opinions ont été trop partagées, à cet égard, pour que nous osions donner les nôtres comme des lois.

Jaquelin, l’un des secrétaires du duc, resté dans le château, partit pour Londres dès le moment même, ainsi que nous l’avons dit, emportant avec lui le testament du duc, dont nous avons tiré la conversation citée plus haut, qu’il eut avec Isabelle la veille de l’événement.