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ISABELLE DE BAVIÈRE


Duchâtel ? D’abord il n’était pas sur le pont, et on l’entendit toujours dire que cette action déshonorait le dauphin au lieu de le servir[1].

À l’égard des torts qui avaient mérité ce traitement au duc de Bourgogne, ils étaient authentiques. Qu’on se rappelle pour s’en convaincre et sa conversation avec Isabelle, et la manière dont il obéit à ce qui lui fut recommandé dans cette entrevue, dès qu’il fut en présence du dauphin.

Charles de Bourbon, très attaché au parti de Jean, convint lui-même que ce duc avait tort et il le prouva en abandonnant aussitôt son parti pour passer à celui du dauphin. Cette même assertion Bourbon la soutint par la suite, au fils du duc de Bourgogne qui lui reprochait sa défection.

Ceux qui veulent avec autant d’injustice que de déraison attribuer au dauphin une aussi cruelle vengeance se rejettent sur l’inégalité des forces de l’un et l’autre prince dans ce rendez-vous. Le duc Jean, assurent-ils, avait à peine cinq cents hommes d’armes dans le château, pendant que le dauphin avait plus de vingt mille hommes à lui dans la ville : mais, cela fût-il vrai, serait-ce une raison pour inculper un jeune prince qui, dans tout le cours de sa vie, nous montra des vertus

  1. Donc il était Bourguignon, et celui qui frappa le chef de ce parti ne pouvait être Bourguignon.