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ISABELLE DE BAVIÈRE


qui c’était et n’étant point appelés, il ne bougèrent pas.

On emporta le dauphin presque évanoui ; ses larmes coulèrent ensuite et son chagrin fut bien sincère. Le corps du duc resta sur le pont jusqu’à ce que le curé de Montereau vint l’enlever pour lui rendre les derniers devoirs. Il le trouva presque nu.

Il semble, après tout ce qui vient d’être dit, qu’il est impossible d’établir maintenant aucun doute sur l’auteur de la catastrophe du pont de Montereau. Quelque certitude que dussent en avoir les deux partis, il s’entama pourtant une sorte de procédure. L’on entendit beaucoup de dépositions, qui se contrarièrent, et desquelles il fut impossible de tirer aucun éclaircissement : une chose existait, le duc de Bourgogne venait d’être assassiné ; mais par quelles mains ? Ceux qui ne veulent pas convenir que ce fut par celles de Tanneguy doivent assurément flotter bien davantage dans leur opinion en parcourant la procédure. On s’était servi d’une hache, Tanneguy était le seul qui en eût une, lui seul avait mis la main sur le duc, lui seul se félicitait d’avoir vengé d’Orléans : que faut-il donc de plus pour convaincre ?

On soupçonna Barbasan : pouvait-on alléguer contre lui aucune des preuves qui militaient contre