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ISABELLE DE BAVIÈRE


répandu par elle ; qu’il ne se commit pas un seul crime dont elle n’ait été la cause ou l’objet.

Aux seuls historiens sont donc restés les torts impardonnables de nous avoir déguisé la main qui faisait agir les ressorts qu’on voyait mouvoir, sans démêler comme nous venons de le dire le véritable agent de leur direction. Or, cet agent suprême était Isabelle, et les preuves que nous donnons de cette assertion se trouvent et dans les pièces que nous citons et dans quelques probabilités indispensablement nées de la liaison des faits, quelquefois interrompus dans ces pièces, mais que rétablissent aussitôt les lumières d’une saine critique et d’une sage vraisemblance : car on le sait, le vrai n’est pas toujours vraisemblable ; mais il est bien rare que le vraisemblable ne soit vrai, ou du moins revêtu de toutes les propriétés du vrai. On peut donc l’employer au défaut du vrai, mais avec prudence, nous le savons, et la nôtre est telle sur ce point que nous n’en avons jamais fait usage que dans le seul cas où il devenait absolument impossible que la chose pût être autrement, parce que celle qui l’avait précédée était dans une telle direction, qu’il fallait absolument que celle qui dérivait de cette première chose eût une tendance inévitablement analogue.

Hélas ! que de vérités bien plus essentielles au bonheur de la vie n’ont pour elles que la vraisemblance ! Or, si la vraisemblance, au défaut de titres, peut capter notre assentiment dans ce que la vie a de plus sérieux, pourquoi