projet qui semblait l’égaler à des rivaux au-dessus
desquels il ne cessait de se croire ; mais ce qu’il
aurait peut-être pu conserver, son inflexibilité le
lui fit perdre : elle lui enleva une grande partie
de ceux qui composaient sa faction ; plusieurs
d’entre eux redevinrent Bourguignons ; de ce moment,
il eût dû pressentir son sort si le bonheur
n’aveuglait pas les hommes.
Se plaignait-on à Tanneguy Duchâtel, pour lors prévôt de Paris, de toutes les vexations du connétable, il se contentait de répondre : « Si ceux dont vous vous plaignez étaient Anglais ou Bourguignons, vous ne diriez mot. »
Nous citons ce trait pour faire connaître à quel point ce Duchâtel était l’ami du connétable et du dauphin, et pour que l’on soit préparé à tout ce qu’on lui verra faire dans le même esprit.
Cependant l’orage se formait : quelques refus que le connétable éprouva dans ses demandes exorbitantes d’argent achevèrent de l’irriter, et le désir de se venger lui faisant redoubler tous les monstrueux effets de sa tyrannie, il acheva bientôt de tout perdre dans l’opinion publique et, malheureusement, il ne perdait rien qui ne fût à l’instant ressaisi par Bourgogne et par Isabelle.
Un nouvel événement nous oblige de rappeler ici le jeune Le Clerc, valet de chambre de Bois-