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ISABELLE DE BAVIÈRE

Le premier usage qu’elle fit de sa liberté fut de créer un parlement dont elle indiqua la résidence à Amiens. Elle choisit Morvilliers pour sceller les actes de cette nouvelle cour. Le sceau gravé à cette occasion représentait la reine ayant un bras tendu vers la terre ; sur le revers étaient les armes de France et de Bavière ; et, dans tous les actes de ce tribunal, Isabelle s’intitulait Reine de France, ayant pour l’occupation de Monseigneur le Roi le gouvernement et l’administration du royaume par l’octroi irrévocable à nous fait par mon dit seigneur Charles et son Conseil.

Il y avait donc alors, dans le royaume deux cours souveraines, quatre factions[1] et deux rois.

Ô France ! ne jette les regards sur ces temps d’anarchie que pour les détester, ne te les retrace que pour remercier le ciel des consolations qu’il te donne par l’heureuse et douce équité dont tes maîtres te font jouir aujourd’hui.

Son expédition faite, le duc se rapprocha de Paris dans l’espoir d’y pénétrer à la faveur d’une nouvelle conspiration qui venait de se tramer et qui manqua par la trahison de l’un des conjurés.

Qu’on nous pardonne de glisser légèrement sur cette multitude de trames réciproquement ourdies

  1. Les royalistes, les Dauphinois, les Bourguignons et les Armagnacs.