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ISABELLE DE BAVIÈRE

C’est de ces dépositions importantes que nous avons tiré une partie des faits que nous citons, et que d’autres eussent également mis au jour s’ils se fussent donné la peine d’en prendre connaissance[1].

Les interrogatoires faits à cet infortuné furent si captieux, les tourments qu’on lui fit éprouver si douloureux, qu’il dit tout ce qu’il savait et tout ce qu’il tenait de la reine, dont l’existence après cela prouve bien la bonté de son époux. Charles se contenta de reléguer cette Messaline à Tours, et de confisquer les immenses trésors qu’elle plaçait dans différents endroits afin d’en mieux dérober la connaissance.

À l’égard de Bois-Bourdon, grand maître d’hôtel de la reine, l’un des hommes les plus beaux et les plus spirituels de son siècle, quand on eut tiré de lui tout ce qu’on voulait, il fut précipité au fond de la rivière, cousu dans un sac de cuir sur lequel on avait écrit : Laissez passer la justice du roi.

Excepté de faire périr la reine, il était difficile que le connétable pût tirer une vengeance plus

  1. Voyez ce que nous avons dit plus haut à cet égard, et surtout sur le grand intérêt qu’eut le duc de Bourgogne de s’emparer de toutes ces pièces et de les cacher chez les Chartreux de Dijon.