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ISABELLE DE BAVIÈRE


sur les preuves fournies par les historiens, et que nous venons de citer. Rien d’analogue à ce dernier trait ne se trouve dans le procès de Bois-Bourdon, auquel il est vraisemblable qu’Isabelle ne confia rien : que le lecteur éclairé prononce maintenant et son opinion prévaudra.

Ce fut alors que Henri V, fort du traité conclu avec le duc de Bourgogne et plus encore de l’appui de tous les princes d’Allemagne, d’Italie, et principalement de l’empereur Sigismond, ce fut alors, disons-nous, que ce monarque parut s’occuper sérieusement de réaliser ses projets en France, sur laquelle il persistait à se supposer des droits. En attendant leur exécution si désirée, Isabelle déguisa son ambition et sa perfidie sous les dehors d’une vie molle et voluptueuse, à laquelle, avec un mari tel que le sien, elle croyait pouvoir se livrer autant par politique que par goût.

Elle tenait sa cour amoureuse à Vincennes[1], et rien, disent les contemporains, n’égalait la magnificence qu’elle étalait ; tous les jours étaient consacrés à de nouvelles fêtes. Les parures des dames de la cour, dit Juvenal des Ursins, étaient d’un genre très singulier : elles portaient des deux côtés de la tête des espèces de bourrelets si énormes

  1. Dans le donjon ; car le château bâti pendant la minorité de Louis XIV n’existait pas encore.