de ces honteux articles ? Certes, ce serait s’égarer
soi-même étrangement que de lire l’histoire avec
de tels préjugés ; ce serait renoncer à tout le fruit
que l’on pourrait tirer de sa lecture.
Peu de temps après ce traité, le duc de Bourgogne se rendit à Valenciennes pour, disait-on, mettre dans ses intérêts le dauphin Jean, son neveu, marié à Jacqueline de Bavière, et gendre du comte de Hainaut.
Ce procédé paraît extraordinaire : car si l’on attendait à Paris le dauphin Charles, gendre du duc d’Anjou, roi de Naples, quelle nécessité y avait-il que le duc fût séduire le dauphin Jean ? est-ce parce qu’il craignait d’être mal avec lui ? cela ne peut se supposer, quand on voit le comte de Hainaut, beau-père du dauphin Jean, déclarer que ce dauphin, son gendre, ne consent à venir à la cour que quand le duc de Bourgogne y sera. De ce moment, pourquoi ce duc veut-il essayer de séduire quelqu’un dont il doit être sûr ? et quel besoin d’ailleurs a-t-il de Jean ? C’était donc bien plutôt pour le tromper, que pour le séduire, qu’il faisait cette démarche. Instruit des volontés d’Isabelle, si conformes aux siennes, et sachant que ce jeune prince ne serait pas longtemps au monde, il consentait à partager le crime de sa mort, mais il ne voulait pas en être soupçonné : ce voyage du