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ISABELLE DE BAVIÈRE


magnac, il ne songea plus qu’à se fortifier contre un prince dont il paraissait que les intentions n’étaient pas de se soumettre à son autorité.

De ce moment, la reine sentit, d’après l’extrême désir qu’on avait de posséder cet enfant, qu’il y avait autant de danger à conserver celui-ci que l’autre, et qu’un crime de plus pour une femme comme elle ne devait pas l’empêcher de voler à son but. Nous ne saurons que trop tôt le dénouement de cette nouvelle horreur. Cependant, les deux partis se mesuraient toujours et quelques escarmouches étaient les résultats de ces défis.

Sur ces entrefaites, le nouveau dauphin fit défense aux deux rivaux de porter plus longtemps les armes et, de concert avec le duc de Bourgogne, il ordonna au connétable de se retirer.

Cette politique du duc Jean, qu’aucun historien ne nous explique, venait de l’impossibilité où il était de marcher contre le connétable avant que d’être sûr de l’Angleterre. Il sentait bien que rien ne pouvait réussir si les choses n’allaient pas ensemble ; mais son inaction lui donnant beaucoup de ridicule, il trouva qu’il était plus convenable de se faire congédier, d’autant plus que son ennemi ne pourrait profiter de cette retraite, puisque toutes les voies hostiles lui étaient également défendues. Ainsi, rien n’arrêtait ni les efforts ni les