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ISABELLE DE BAVIÈRE


rait au secours de l’état. On imagine aisément à quel point la reine désirait que ce choix tombât sur celle du duc de Bourgogne. En effet, crimes et trahisons à part, était-il un meilleur général ? Mais eût-il servi les intérêts de la France ? Non, sans doute, ceux de la reine et les siens étaient les seuls qui lui fussent chers et auxquels il eût tout sacrifié. On eut donc raison de ne pas céder à ce qui pourtant paraissait si juste et principalement aux yeux de ceux qui étaient étrangers aux mystères de ce cabinet où s’égaraient toutes les combinaisons, même les plus sensées.

Cependant, les forces très considérables que l’on opposait aux Anglais, les empêchèrent de suivre la marche qu’ils s’étaient proposée pour regagner leurs côtes. La reine, qui voyait tout perdu si Henri quittait la France, pencha fortement en faveur du projet de risquer une bataille qui, quelle qu’en fût l’issue, balancerait au moins les circonstances et lui laisserait encore de l’espoir ; on décida donc qu’on se battrait, et ce fut dans les champs d’Azincourt en Artois que l’Anglais, plus heureux qu’il n’avait osé l’espérer, défit entièrement notre armée.

Le commandement en ayant été cédé aux chefs des Orléanais, le duc de Bourgogne n’y parut pas.

Nous renvoyons aux historiens ceux qui vou-