leur acquisition, il ne les employa qu’à favoriser
ses débauches et soudoyer ses favoris. Il relégua
sa jeune épouse à Saint-Germain et acheva par ce
dernier trait de perdre l’affection publique, qu’il
ne regagna pas sans doute en déclarant qu’il voulait
s’emparer de toutes les finances, et surtout
quand on eut reconnu que ce projet destructeur
n’était que pour fournir à ses immoralités de tout
genre.
Père de la jeune dauphine, il était difficile que le duc de Bourgogne pût approuver une telle conduite : il envoya des ambassadeurs à son gendre, d’abord pour sonder le terrain, ensuite pour l’inviter à rappeler sa femme auprès de lui. Ces envoyés assurèrent même le dauphin que, sans son adhésion aux désirs de leur maître, jamais le duc n’accéderait au traité d’Arras. Le dauphin promit tout et n’accorda rien.
Il est essentiel d’observer ici que trois partis divisaient alors la France : celui d’Armagnac, celui de Bourgogne et celui du dauphin. Le roi seul n’en avait aucun : quels amis auraient pu rester à un malheureux prince que sa femme, ses oncles et ses enfants laissaient manquer même des premières choses nécessaires à la vie !
Le vrai patriotisme avait encore moins de partisans ; et en effet qui peut aimer sa patrie, quand