qu’un parti à prendre, et elle l’employa. À force
d’intrigues elle fit revenir le dauphin à Paris, qui
par les conseils de sa mère exigea que les princes
allassent au-devant de lui. Elle avait arrangé
qu’ensuite le dauphin les laisserait à Corbeil, où
était le rendez-vous, et qu’il entrerait seul dans
la capitale où rien dès lors ne l’empêcherait de
se rendre maître de tout.
Pour cette fois la manœuvre réussit comme l’avait désiré cette perfide, et le dauphin une fois dans Paris, en fit fermer les portes aux princes, parmi lesquels se trouvait le jeune duc d’Orléans. Le duc de Berri eut seul la permission de rentrer ; on relégua les autres dans leurs terres.
Une fois là, disent les historiens, « le jeune prince eut la liberté de manifester son caractère altier, indécis, porté à la frivolité, à la profusion et au dérèglement ».
Au lieu de rendre grâce à la reine des conseils qu’il en avait reçus, il l’irrita par ses procédés, et de ce moment travailla lui-même à sa perte.
Isabelle, à la manie d’amasser de l’argent, joignait celle de cacher ses trésors en différents endroits, afin d’en mieux dérober la connaissance. Le dauphin découvrit ces endroits secrets ; il prit tout ce qu’il y trouva, et loin de se servir de ces richesses pour réparer les maux qu’avait causés