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ISABELLE DE BAVIÈRE


pour réclamer la restitution de la Guyenne et du Ponthieu. Ces propositions furent rejetées ; mais l’Anglais, secrètement lié avec le duc de Bourgogne et la reine, s’y prit bientôt d’une manière différente.

Profitons du moment de repos que nous laissent les événements pour porter un dernier trait de lumière sur Isabelle et sur le duc de Bourgogne, complice de toutes les horreurs dont cette mégère souilla le trône.

On sait à quel point dans ce siècle d’ignorance la religion ou plutôt la superstition servait de voile ou de prétexte aux crimes les plus monstrueux : il suffisait qu’un confesseur les tolérât ou les conseillât, pour qu’ils fussent de ce moment regardés comme des inspirations divines. Isabelle, mécontente de la doctrine de son premier directeur, venait, comme on le sait, de l’envelopper dans une des dernières proscriptions. Le duc de Bourgogne lui conseilla le sien : c’était l’évêque d’Arras, jadis dominicain, grand sectateur de ce système affreux du tyrannicide, maxime infernale, dont s’était si bien servi le cordelier Jean Petit pour justifier le duc de Bourgogne de l’assassinat de d’Orléans.

La doctrine de ce prélat comme celle du cordelier n’attachait aucune idée de crime au meurtre d’un tyran : or, l’on juge à quel point devait plaire