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ISABELLE DE BAVIÈRE


quand tout le monde sera retiré, afin de convenir de nos derniers moyens. Que Le Clerc remplace l’huissier de votre chambre, et que son maître soit avec vous. Comptez toujours sur ma prudence, sur mon courage et sur l’indissolubilité des liens qui nous unissent. »

Tout s’arrangea le soir même chez Isabelle, rue Barbette, et dès le lendemain il ne devait plus exister un seul des personnages désignés dans cette lettre ; mais Des Essarts eut horreur d’une telle conspiration, et il devint traître, n’osant être complice. Sans compromettre le duc de Bourgogne ni la reine, il fit prévenir les princes du danger qu’ils couraient, et tout manqua.

« Ce lâche a été effrayé, écrivit Isabelle au duc Jean[1], mais souvenez-vous qu’il périra. Patientons : il y aurait peut-être de l’imprudence à s’en défaire aussi promptement qu’il le mériterait. »

En attendant, les conférences continuèrent, la dissimulation l’exigeait, on convint de tout pacifier et principalement de réunir ses forces pour s’opposer à de nouvelles tentatives de la part des Anglais. Le mariage du comte des Vertus avec une fille du duc de Bourgogne fut regardé comme le sceau de la réconciliation générale, et l’on se

  1. Même liasse.