soin honorable de rendre à votre maître légitime
tout ce que voudrait lui faire perdre cette tourbe
insolente connue sous le nom d’Orléanais. Ô mes
amis ! que de malheurs deviendraient le résultat
de votre faiblesse à protéger notre souverain !
Regardons un moment ensemble l’effrayant tableau
de ces misères : voyez, si vous le pouvez sans horreur,
voyez les atrocités dont ces vils assassins
vont souiller vos murs, si vous les laissez pénétrer ;
ces demeures parisiennes où reposent ce que vous
avez de plus cher au monde, voyez-les devenir la
proie des flammes d’où s’échappent à peine vos
femmes et vos enfants, pour trouver près de là
une fin plus cruelle encore. Voyez-les, palpitants
sous les massues de ces misérables, tourner vers
vous de derniers regards où se peignent les
reproches mérités qu’ils vous adressent de les avoir
si mal défendus, et n’offrant bientôt plus que leurs
membres épars, flottant sur les ruisseaux de sang
qui coulent sur le sol de votre malheureuse cité.
« Eh ! sortez de l’apathie qui retient votre courage, et pour quelques faibles dangers bien incertains, ne vous préparez pas le spectacle hideux des malheurs que Dieu décernerait sans doute à votre coupable inactivité. Oui, certes, ils sont illusoires ces dangers que ma tendresse pour vous paraît craindre un moment, ils sont chimé-