Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/261

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
241
ISABELLE DE BAVIÈRE


habitants de Paris voyaient avec peine ne déplaisaient point à Isabelle. Connaissant toutes les raisons qui la portaient à les désirer, on cessa d’être surpris du plaisir qu’elle avait à les voir.

D’Arundel qui conduisait cette troupe soupa le même soir avec la reine.

« Comte, lui dit cette princesse, c’est une bien véritable satisfaction pour moi de voir vos braves Anglais soutenir la valeur de nos troupes. Il n’est peut-être pas très éloigné l’instant qui réunira pour toujours ces héros sous les mêmes étendards : comptez éternellement sur mes soins pour en hâter l’époque. Deux peuples aussi valeureux ne doivent faire qu’une même nation, qu’un même roi doit toujours gouverner.

— Madame, répondit le général, il serait possible néanmoins que vos vues ne s’accordassent pas avec la véritable politique de mon gouvernement. Dans l’état actuel des choses, la Grande-Bretagne est un royaume ; que le souverain, qui en occupe le trône, devienne roi de France : de ce moment, l’Angleterre n’est plus qu’une province, une partie intégrante de l’empire. Croyez-vous que cette seconde place puisse plaire à l’orgueil anglais ? — Eh bien, Monsieur, dit la reine, que votre souverain reste à Londres, nous deviendrons provinces conquises ; la moitié de la France n’est