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ISABELLE DE BAVIÈRE


de cette vile populace, toujours aux ordres d’Isabelle et de Jean ; qu’il approche s’il l’ose et nous le recevrons avec les mêmes armes qui ont tué son père. »

On ne cessait de persuader au roi que le duc d’Orléans en éteignant la dynastie régnante voulait à jamais fixer la couronne dans sa famille, et cette opinion plus ou moins fondée ne servit qu’à irriter davantage l’un et l’autre parti.

On commença par anathématiser tous ceux qui tenaient à une faction à laquelle on supposait des vues si ambitieuses : or, était-il vraisemblable alors, comme on a osé le dire, que la reine eût voulu changer d’opinion ? quelle supposition gratuite et ridicule ! Nous avons démontré plus haut la fausseté et l’impossibilité de ce changement.

Bientôt les chaires retentirent d’invectives contre les Armagnacs, et ce fut au nom de Dieu qu’on voulut prouver qu’un fils avait tort de vouloir venger la mort de son père ; ce fut du sein de ces tribunes, destinées à la parole du Seigneur, que s’échappèrent des conseils de meurtres, de vol, de pillage et d’atrocités !

Être des êtres, savaient-ils donc vous adorer, ceux qui vous faisaient parler ainsi ?

Les Orléanais répondirent de la même façon et les deux partis s’invectivèrent en cherchant à s’em-