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ISABELLE DE BAVIÈRE

Nous l’avons dit, on désirait avec ardeur le désarmement des factieux ; tous les moyens de conciliation possibles avaient été employés sans fruit, lorsqu’on imagina de faire agir la reine, dont les intentions, comme il est facile de le croire, étaient diamétralement opposées à des vues de pacification. En conséquence, elle revint de Melun et s’en retourna deux fois sans espoir, parce qu’au lieu de faire ce qu’on désirait, elle ne travaillait au contraire qu’à aigrir davantage le duc de Bourgogne.

Enfin le roi voulut marcher en personne, pour s’opposer aux querelles des princes, si chaudement servies par leurs partisans, lorsque la reine parut une troisième fois pour tâcher de concilier et de prévenir, disait-elle avec fausseté, les malheurs d’une guerre intestine que la perfide allumait elle seule pour les intérêts de sa cause : car la chute du parti bourguignon, si elle eût lieu, ne mettait-elle pas ses crimes à découvert ?

Cependant, les armées de la confédération s’approchaient. Quand les habitants de Paris les virent occuper Vicestre[1], Gentilly, Saint-Cloud et les villages environnants, ils levèrent mille hommes d’armes pour leur sûreté. Les négociations recom-

  1. Aujourd’hui Bicêtre.