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ISABELLE DE BAVIÈRE


On retrouva, dans sa maison de Marcoussi, tous les bijoux sur lesquels il avait lui-même prêté de l’argent au roi.

Isabelle, ayant toujours le secret de se faire adjuger les dépouilles de ceux qu’elle faisait condamner, n’oublia pas dans cette circonstance de s’emparer de cette belle maison de Marcoussi, dont nous venons de parler, et qui seule, dit un caustique de ce siècle, était devenue la plus forte preuve de conviction du procès.

Se livrant ensuite à toute la férocité de son caractère, Isabelle voulut assister aux derniers moments de sa victime. Assise près d’une fenêtre de la place des Halles où Montagu fut décapité le 17 octobre 1409, elle ne le quitta pas qu’elle n’eût vu voler la tête de cet infortuné et porter son cadavre à Montfaucon, où il fut encore par les ordres d’Isabelle exposé comme un scélérat[1]. Doit-on s’étonner maintenant de voir Montagu sacrifié par le duc de Bourgogne, lorsque ce ministre devenait si dangereux pour cette femme, dont le duc Jean avait chaque jour un aussi grand besoin ?

Le duc de Bourgogne avait beau se déguiser, il était facile de voir qu’il faisait tout pour conserver

  1. La mémoire de cet infortuné fut rétablie.