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ISABELLE DE BAVIÈRE


l’un que sur l’autre. » Quelle candeur ! ou plutôt quelle profonde ignorance !

Quoi qu’il en fût, on ne s’occupa plus que de hâter l’exécution du jugement qui venait d’être rendu. C’est de quoi se chargèrent les enfants de Louis ; mais quand il fut question d’agir, que d’obstacles se présentèrent ! et la reine qui avait imaginé cette procédure bien moins pour perdre le duc que pour lui rendre tout l’éclat qu’elle lui désirait, ne manqua pas de lui composer sous main un parti considérable qui fit sentir à quel degré il devenait dangereux de sévir avec autant de rigueur contre un aussi puissant ennemi.

On fit valoir le crédit de ses partisans dans la capitale ; on assura qu’ils se rassembleraient tous à la plus petite certitude qu’on aurait de perdre leur chef, et que les suites de cela devaient nécessairement faire appréhender que le duc disgracié n’entretînt des liaisons secrètes avec les ennemis de l’état.

Mais toutes ces considérations cédèrent aux vives sollicitations de la famille du duc d’Orléans, qui ne cessait de demander avec instance l’exécution de l’arrêt prononcé.

On fit partir en conséquence deux envoyés, dont la mission consistait à déclarer au duc les condamnations portées contre lui, et l’ordre du roi de s’y