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ISABELLE DE BAVIÈRE


Le 25 novembre, à la pointe du jour, les princes s’assemblèrent à l’hôtel d’Anjou, rue de la Tisseranderie ; le duc de Bourgogne y vint.

On fit fermer toutes les portes de Paris ; on posa des corps de garde dans toutes les rues. Les dépouilles mortelles de Louis furent transférées de l’hôtel du maréchal dans l’église des Blancs-Manteaux, près de l’hôtel de Rieux, et ce fut là que les princes vinrent les visiter. On vit, dit-on, jaillir du sang de ses plaies, lorsque le duc de Bourgogne s’approcha de lui ; ce qui ne l’empêcha pas, lors de l’inhumation, de porter un des coins du drap mortuaire et d’afficher la plus grande douleur, en s’écriant que jamais il ne s’était commis un crime plus horrible.

Tignonville, prévôt des marchands, tenant lieu du magistrat appelé depuis lieutenant de police ; fut chargé de toutes les perquisitions. On soupçonna d’abord le sire de Cani, dont la femme avait

    Parlement ne fut point investi de la cause de Bois-Bourdon, jugée à huis clos par les commissaires du roi, et que le monarque, attendu la part qu’avait la reine aux aveux de ce favori, devait nécessairement désirer que l’on couvrît d’un voile tout ce qu’il disait. Si par la suite les pièces de cette procédure furent déposées aux Chartreux près de Dijon, d’où nous les avons extraites, c’est que le duc Jean de Bourgogne, aussi compromis que la reine dans ces pièces, se hâta de les enlever des registres de la cour pour les cacher dans le lieu destiné à sa sépulture (voyez la préface).