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ISABELLE DE BAVIÈRE


le projet s’évanouit et Louis conserva ce qu’on voulait lui ôter.

Le malheureux monarque, comme on le voit, retombait chaque fois qu’il allait faire exécuter une résolution sage ; et précisément lorsque cette résolution était contraire aux intérêts de la reine. Celle-ci était donc maîtresse d’affaiblir ou de redoubler les tourments de son époux ? elle les dirigeait donc à son gré ?… Quoique les pièces importantes et déjà citées que nous avons sous nos yeux pussent nous mettre à même de prononcer affirmativement sur ce fait, nous le laisserons pourtant à discuter au lecteur, et si ce que nous lui suggérons ne lui paraît pas décisif, nous achèverons de le convaincre dès qu’il voudra consulter avec nous les pièces que nous avons en mains[1].

Mais, pourra-t-on nous objecter, celle qui possédait des secrets assez singuliers pour rendre ce prince tour à tour furieux et calme, devait en posséder d’aussi efficaces pour trancher le fil de ses jours, et en ce cas pourquoi ne le faisait-elle pas ? Nous avons déjà répondu à cette objection : il fallait absolument à Isabelle un fantôme couronné, une ombre qu’elle pût animer ou faire disparaître à son gré ; autrement les voiles de la mort, qui

  1. Voyez la préface, ainsi que ce qui a déjà été dit sur cela dans le premier volume.