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ISABELLE DE BAVIÈRE


belle, d’Orléans et Bourgogne n’auraient-ils donc pas dû soutenir la conduite que l’on attendait d’eux, par des procédés moins barbares ? Il demeurait donc certain que chacun de ces trois personnages avait une même dose de perversité et que les mêmes passions les guidaient vers les mêmes crimes.

Isabelle, toujours mécontente de la conduite du roi d’Angleterre à son égard, se décida à profiter de la circonstance pour éloigner le duc d’Orléans et voir si elle serait mieux servie par le duc de Bourgogne. Elle engagea en conséquence son beau-frère à se mettre à la tête des troupes qui devaient se porter en Guyenne pour tâcher de rentrer dans cette province usurpée par les Anglais.

D’Orléans partit à la tête d’une armée considérable et marcha directement vers Blaye, qu’il investit.

Mais c’était bien moins des lauriers que de l’or, qu’il fallait à Louis et à sa maîtresse. Tant que l’expédition dura, il fut délivré au duc neuf cent mille francs par mois ; mais le Conseil qui lui accordait cette somme dans une occasion où, quoiqu’il fût à la tête des finances, on ne voulait pourtant pas qu’il se payât lui-même, le Conseil disons-nous, se lassa bientôt de fournir des sommes aussi exorbitantes. De ce moment le projet manqua et d’Or-