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ISABELLE DE BAVIÈRE


lui reprochait, si ce n’était son indigne amante ?

On demandera peut-être ici par quelle raison d’Orléans se brouille avec Henri, par quel motif il le défie, en un mot, qui peut engager l’amant de la reine à se conduire aussi mal avec le prince anglais que celle-ci avait tant de sujets de ménager… Qu’on se rappelle ce qui précède.

Isabelle, dans le fait, n’avait pas fort à se louer du roi d’Angleterre ; elle l’accusait sourdement de n’avoir pas fait tout ce qu’il aurait dû faire pour épouser la veuve de Richard. Sans doute, les objections qu’on avait employées étaient solides, étaient basées sur la saine raison ; mais la raison a-t-elle de l’empire sur une femme telle qu’Isabelle, et tout ce qui lui déplaît ou la contrarie ne cesse-t-il pas, par cela seul, d’être juste ? Son ressentiment, versé dans l’âme du duc d’Orléans, légitimait donc tout ce que celui-ci pouvait entreprendre contre Henri. Telle est la réponse aux objections que l’on pourrait faire ; mais à quel point cette assertion acquiert de force, quand on voit Henri épouser la veuve du duc de Bretagne, et tous les arrangements qui se font en vertu de ce mariage pour conserver cette province à la France. Était-il rien qui pût autant déplaire à Isabelle, qui ne s’occupait qu’à brouiller, qu’à diviser le royaume, attendu qu’il n’était pas un