Page:Sade - Histoire secrète d’Isabelle de Bavière, reine de France, Pauvert, 1968.djvu/174

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
154
ISABELLE DE BAVIÈRE


gnons : cruelles dispositions qui ne tardèrent pas à devenir funestes à la France.

La reine eut pourtant quelques frayeurs : elle s’unit aux autres princes pour travailler à une réconciliation, et les deux rivaux s’embrassèrent. Plût au ciel que la franchise eût présidé à des démonstrations presque aussitôt démenties qu’affichées !

Dès que le roi fut rétabli, il assembla son conseil. On y décida que la conduite du duc d’Orléans ne permettait pas de lui laisser l’entière manutention des affaires et, quelque dépit qu’en conçut Louis, il fut arrêté qu’attendu l’âge mûr du duc de Bourgogne, son expérience et ses grands biens, les rênes du gouvernement ne pouvaient être en meilleures mains que les siennes. Le duc d’Orléans eut de la peine à soutenir cette humiliation, et le chagrin qu’il en ressentit devint bientôt la source de tous les malheurs qui suivirent. Ce fut alors que la nation française se donna aux yeux de l’Europe le ridicule insoutenable de se déchirer mutuellement pour des princes, dont les seuls désirs étaient de l’opprimer.

Vers ce temps, la reine accoucha d’un prince qui régna depuis sous le nom de Charles VII et qui, par les fautes de celle qui lui avait donné la vie, éprouva bien des peines et bien des traverses pour