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ISABELLE DE BAVIÈRE

Tout était enfin au moment de se terminer de façon ou d’autre, lorsque le duc de Bourgogne objecta que l’on ne pouvait disposer d’une fille de France sans l’aveu du roi, pour lors dans une situation de corps et d’esprit qui ne lui permettait pas de prononcer sur un sujet d’une telle importance.

La jeune épouse revint donc, et les choses en restèrent là.

Cependant, le crédit du duc d’Orléans s’augmentait tous les jours, il se faisait adjuger des possessions nombreuses, et si ses richesses n’égalaient pas celles du duc de Bourgogne, au moins surpassait-il la splendeur de ce prince par le nombre de ses pairies.

Toujours guidé par les conseils intéressés de son amante, d’Orléans s’était fait donner tout ce qui tenait à la manutention des finances du royaume, pour être plus à même de soutenir le luxe immodéré de cette princesse.

Les généraux des aides, investis de ce qui avait rapport à l’administration des revenus publics, les fermiers des impositions, les dépenses, les recettes générales ou particulières, tout fut entre ses mains et avec de telles sûretés, qu’en cas d’abus ou de prévarications, il était défendu de se pourvoir au conseil du roi, le duc ayant seul le droit de tout établir et de tout réformer.