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ISABELLE DE BAVIÈRE

« Indécence dans les propos que tenait Richard chaque jour en affirmant que l’existence et les biens de ses sujets ne pouvaient appartenir qu’à un monarque qui, comme lui, ne tenait son sceptre que de Dieu. »

Telles furent les accusations qui composèrent les charges ; telles furent les choses qu’Isabelle suggéra au duc d’Herefort et sur quoi roulèrent les entretiens qu’elle eut avec Bois-Bourdon. Voilà enfin ce qui fit condamner Richard.

Or, en quittant Paris, Lancastre fut à Rennes. Là, le duc de Bretagne toujours bien avec Isabelle, et plein de mépris pour Richard, acheva de déterminer Lancastre à s’emparer d’un trône si mal occupé et que lui seul était digne de remplir.

De là, la déposition de Richard et sa mort dans la tour de Londres, « moyen toujours sûr, disait Isabelle, d’empêcher les gens de se plaindre ».

Mais cette mort devait-elle être accompagnée de circonstances aussi féroces ? Fallait-il priver ce malheureux prince du sommeil, afin de perpétuer sous ses yeux l’image de ses crimes ? Fallait-il lui présenter des aliments qu’on lui retirait aussitôt que la faim le contraignait à les saisir ? Ne pouvait-on pas le laisser s’éteindre de vieillesse, sans précipiter aussi cruellement le terme de ses jours, et sans inventer contre lui des supplices dont les canni-