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ISABELLE DE BAVIÈRE


satisfaits. Le premier usage qu’il fit de son pouvoir, fut de faire lever le siège d’Avignon, où le maréchal de Boucicaut tenait le pape Benoît XIII dans une sorte de captivité. Ce procédé lui gagnait nécessairement le chef de la religion, politique très sage dans une cour plus livrée à la superstition qu’à la véritable piété, sentiments bien différents l’un de l’autre, puisque le premier défigure le culte, dont le second n’admet que la pureté. Benoît avait un compétiteur, on le sait ; mais l’appui que lui offrait la cour de Charles joint à la protection du frère de ce monarque, lui donnait une sorte de préférence sur son rival, et mettait comme nous venons de le dire, un pape dans une association qui avait elle-même si souvent besoin d’indulgence.

Rien de tout cela ne plaisait au duc de Bourgogne ; sa haine pour un rival tel que d’Orléans ne se fortifiait que davantage. Cette observation est nécessaire pour bien entendre ce qui contraignit le duc de Bourgogne au crime affreux qu’on lui conseilla, et dont nous donnerons bientôt les détails.

Une des colonnes de la coupable ambition d’Isabelle s’écroula dans les dernières années de ce siècle. Richard, en horreur à ses peuples et véritablement digne de mépris par ses faiblesses, et