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ISABELLE DE BAVIÈRE


des projets, dont elle se garde bien de nous faire part. »

D’Orléans, séduit, relégua sur-le-champ la duchesse à Neuf-Châtel-sur-Loire.

Cette disgrâce, ainsi qu’il est facile de l’imaginer, acheva de faire refluer sur Valentine les soupçons qui se ranimaient, et l’on crut beaucoup trop légèrement qu’elle était, seule, la cause des désordres de la santé du roi, tandis que tout n’était qu’une suite des infernales machinations d’Isabelle, qui avait par jalousie, autant d’intérêt à brouiller Valentine avec le duc d’Orléans, qu’elle en avait pour sa propre sûreté à faire retomber sur cette femme des crimes de l’imputation desquels la perfidie se débarrassait.

Et quel moment heureux choisissait Isabelle pour faire tomber dans ses pièges celle dont la présence lui devenait si prodigieusement à charge ! Celui où Galéas de Visconti, père de Valentine, s’opposait avec la plus grande chaleur aux offres agréables que la république de Gênes faisait à la cour de France, et qui consistaient à se mettre sous la protection de cette cour. Ce fut en représentant cette conduite au roi qu’Isabelle le consola de la perte d’une femme, qui, non contente de le trahir en faveur de Galéas, son père, qu’elle venait d’exciter à s’opposer à la gloire de la France, avait,