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ISABELLE DE BAVIÈRE


Flandre, épouse de ce duc. Cette femme, presque aussi adroite qu’Isabelle, était moins criminelle sans doute ; mais elle avait un pouvoir absolu sur un époux dont elle disposait à son gré. C’était pour se tenir en garde contre ce parti puissant, que la reine désirait avec ardeur s’étayer de l’Angleterre, ou par une alliance, ou par quelques négociations.

En conséquence, toujours portée aux superstitions, ou plutôt aimant à tirer parti de leur imposture pour en imposer aux autres, elle fit venir à la cour un aventurier connu sous le nom de l’ermite Robert, qui assura au roi avoir vu à son retour de Syrie une figure plus claire que le cristal, laquelle lui avait ordonné de se rendre à la cour de France et d’enjoindre au roi de faire la paix avec les Anglais, en assurant que tous ceux qui s’y opposeraient le payeraient cruellement cher. Ce fourbe vit le roi et parvint à le persuader. Il suivit les ambassadeurs de France en Angleterre et trouva Richard, ainsi que ses oncles, absolument déterminés à suivre ses conseils. Avec quelle facilité, dans ces siècles d’ignorance, les hommes se laissaient aveugler ! et combien, avec un peu d’adresse, il devenait facile de les tromper !

Toutes les difficultés s’aplanissaient donc et, en attendant la rédaction des articles, on conclut une trêve de quatre ans.