pouvoir. Et, d’ailleurs, si Charles n’était pas avec
les sauvages, d’après le récit de Villaret, comment
peut-il dire, à la page suivante, que la reine frémit
du danger que son époux avait couru ? pouvait-il
en courir aucun, puisqu’il n’y était pas ? quelle
contradiction ! et comment un grave historien
peut-il altérer la vérité de faits aussi capables de
jeter du jour sur les plus importants personnages
de ce siècle : est-ce donc avec cette basse adulation
qu’on écrit l’histoire ?
N’en doutons pas, Isabelle conçut l’affreux projet de cet incendie, et le duc d’Orléans l’exécuta.
Au surplus, voici ce qu’on trouve mot à mot dans les dépositions de Bois-Bourdon[1] :
« La reine, dit-il, m’ayant fait venir, me fit part du complot qu’elle avait formé contre les jours du roi, dans le bal qu’elle donnait pour le mariage de l’une de ses filles d’honneur avec un gentilhomme de Normandie. Il s’agissait d’abord d’employer des venins dans les rafraîchissemens que l’on servirait au monarque, mais ayant représenté à la reine que l’obligation de s’adresser à quelqu’un pour s’en procurer, pouvait devenir dangereuse et que je me ferais soupçonner moi-
- ↑ 4e liasse, fo 3.