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ISABELLE DE BAVIÈRE


ses qualités de ses faiblesses : il aimait les unes, il déplorait les autres, et voilà l’âme des Français ! Les torts de ses chefs ne seront jamais rien, si tôt que des vertus les feront oublier.

Mais cet événement fit tout changer : les deux oncles du roi gouvernèrent, et les favoris de l’ancienne cour furent à l’instant évincés.

Dès qu’on ne s’armait plus pour Clisson, on devait précipiter sa perte ; elle devait continuer d’être l’unique but de la reine : aussi ne négligea-t-elle rien pour y réussir.

Avant qu’il eût été question du partage entre d’Orléans et les princes, ceux-ci avaient dit que le Conseil déciderait qui devait avoir l’autorité ou d’eux ou de Louis, dont la jeunesse leur paraissait un puissant motif d’exclusion.

Ici, les historiens nous assurent que Clisson comptait beaucoup sur la protection et l’amitié du duc d’Orléans ; et si nous ne nous empressions d’éclaircir ce fait, nous ferions bien beau jeu à ceux qui traiteraient de mensonges tout ce que nous présumons ici.

Comment se pourrait-il en effet, que Clisson, ennemi de la reine et poursuivi par elle, fût cependant l’ami de son amant ? cette amitié du duc d’Orléans pour Clisson n’était que feinte ; elle n’était qu’une manière adroite dont le duc,