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ISABELLE DE BAVIÈRE


peut se guérir, ou pour mieux s’exprimer encore, se donner, puisqu’elle se guérit.

Au reste, ce que nous avançons ici, n’est que le résultat de ce que dirent les moines qui vendirent ces venins ; mais nous ne répondons point de leurs assertions, nous sommes également très loin de pouvoir indiquer les plantes qu’ils employaient, et certes si cette puissance était dans nos mains, nous nous garderions bien de révéler un tel secret.

Quelques articles des aveux de Bois-Bourdon viennent à l’appui de nos conjectures ; mais nous laissons à nos lecteurs la faculté de penser tout ce qu’ils voudront là-dessus. Peut-être aurons-nous occasion de répondre plus bas à quelques objections élevées sur cet article, bien important sans doute dans l’histoire que nous traitons. Bornons-nous maintenant au simple rôle de narrateur.

Il est certain, quoi qu’il en pût être, qu’au lieu de calmer son époux, la reine faisait tout ce qui pouvait l’animer davantage. Ce fut alors qu’elle institua à Vincennes cette indécente cour amoureuse organisée comme les cours souveraines, et où l’on retrouvait absolument les mêmes officiers revêtus des mêmes titres. Mais ce qui surprit davantage les vrais amis de la morale, c’est qu’il y avait parmi les membres de cette scandaleuse association, non seulement les plus grands seigneurs