sement fort peu d’envie de réussir à cette guérison,
que des motifs faciles à deviner devaient bien
plutôt retarder qu’avancer, on n’employa que des
fêtes et des plaisirs, moyen fort insuffisant et que
mettaient seulement en usage ceux qui gagnaient
à fomenter les troubles qui devaient nécessairement
résulter d’un aussi funeste accident.
On soupçonna longtemps que la reine avait employé des poudres à respirer ou à avaler qui lui avaient été fournies par des moines italiens, qu’on avait fait venir à grands frais. Il est certain qu’on observa dès ce moment que les crises croissaient ou décroissaient en raison du besoin qu’Isabelle avait du délire ou de la raison de son époux.
Mais peut-on produire ce singulier effet dans les facultés intellectuelles de l’homme ?
Si les causes de cette maladie sont assez connues pour qu’on puisse la guérir, assurément on peut la provoquer ; et si certains poisons sont capables d’atteindre les facultés physiques, pourquoi des poisons d’un genre différent n’altéreraient-ils pas ses facultés morales ? Celles-ci sont-elles d’un genre différent des autres, et n’est-il pas démontré maintenant que la liaison des unes et des autres de ces facultés est trop intime pour que ce qui émane des unes ne soit pas une suite constante de