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qu’éprouvait Dorci à faire le bien, et il partit.

Arrivé à Rouen, Paul fut voir tous les juges ; il leur dit à tous qu’il s’offrait pour caution du malheureux Christophe, si cela était nécessaire ; qu’il était sûr de son innocence, et si constamment sûr qu’il offrait sa vie si l’on voulait pour sauver celle du prévenu[1]. Il demanda à le voir ; on le lui permit, il l’interrogea et fut si content de ses réponses, si persuadé qu’il était incapable du crime dont on l’accusait, qu’il déclara aux juges qu’il prenait ouvertement la défense de ce brave homme, que si malheureusement on venait à le condamner, il en appellerait au conseil, il ferait faire des mémoires qui se répandraient dans toute la France et qui couvriraient de honte les magistrats assez injustes pour condamner un malheureux aussi certainement innocent.

Paul Dorci était connu dans Rouen ; il y

  1. On lit sous la rature « du prétendu coupable ».