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l’ignorez pas, monsieur : les larmes de l’infortune attendrissent l’Éternel ; il daigne quelquefois exaucer les vœux du faible, eh bien ! monsieur, tous ces vœux seront pour vous ; nous ne l’implorerons qu’en votre faveur, nous ne l’invoquerons que pour votre prospérité. »

Paul n’avait pas entendu sans émotion le récit d’une aventure aussi funeste. Plein du désir d’être utile à ces braves gens, il leur demanda d’abord de quel propriétaire dépendait leur local[1], en leur faisant entendre qu’il était prudent de se munir avant tout de cette protection. — Hélas ! monsieur, répondit Annette, cette maison dépend des moines. Nous leur avons déjà parlé, mais ils nous ont répondu qu’ils ne pouvaient nous être d’aucune utilité ; ah ! si nous étions seulement à deux lieues d’un autre côté, sur les terres de M. Paul Dorci, nous serions bien sûrs d’être secourus… c’est le plus

  1. Il y avait d’abord : « De quel seigneur ils dépendaient. »