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disait-on, un homme aussi lâche que dangereux.

Plaire à sa maîtresse, prévenir les trames de ce rival perfide, se livrer aveuglément à son amour, tels étaient les liens de ce jeune homme, telles étaient les raisons qui l’éloignaient entièrement cet été des bras d’un frère qui l’idolâtrait et qui pleurait avec amertume et son absence et son refroidissement. À peine Paul recevait-il des nouvelles de François Dorci. Écrivait-il ? Point de réponse, ou un simple mot qui n’achevait que de convaincre encore mieux Paul et que son frère avait la tête tournée et qu’il s’éloignait insensiblement de lui. Tranquillement à sa terre il y menait pourtant toujours la même vie. Des livres, de longues promenades, de fréquents actes de bienfaisance, telles étaient ses uniques occupations, et il était en cela bien plus heureux que son frère, puisqu’il jouissait au moins de lui-même, et que l’agitation perpétuelle dans