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on les dit et on les fit gaiement, et c’est ce qui les rend pardonnables. Je laisserai dans le livre du docteur Tardieu l’histoire assez récente de ce sergent qui déterrait les morts et qu’on eut bien tort de ne pas mettre dans un cabanon de fou ; il y a entre cet homme et le marquis de Sade une certaine parenté morale, mais je ne veux pas sortir de la tératologie littéraire. Un livre, publié il y a une vingtaine d’années, en Belgique, et que je me garderai bien de nommer, contient un grand nombre de scènes dans lesquelles la débauche et la cruauté sont étroitement unies et confondues pour former des tableaux d’une obscénité dégoûtante. L’auteur, quel qu’il soit, de cette infamie, la produisit dans un accès d’érotisme scélérat tel que le marquis de Sade n’en éprouva jamais d’aussi violent. Nous rappelons ici ce livre innommable parce qu’on y retrouve à chaque ligne ce que nous considérons comme l’aberration initiale du marquis de Sade.

Ce mal, que l’auteur de Justine a eu la triste gloire de nommer, le sadisme[1], n’est pas tou-

  1. Le mot n’est pas dans Littré.