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Justine, puisqu’il faut nommer le monstre, ne ressemble pas plus aux Bijoux indiscrets que Sophie Arnould ne ressemble à la Brinvilliers. Pendant que le marquis de Sade écrivait à la Bastille ses rêves monstrueux de malade, le faubourg Saint-Antoine s’agitait, et le gouverneur de Launey, craignant que la vue de ses prisonniers excitât le populaire, supprima la promenade quotidienne sur la plate-forme. Le marquis de Sade, irrité de cette mesure, saisit un long tuyau de fer-blanc terminé en entonnoir qu’on lui avait fabriqué pour vider ses eaux, et s’en fit un porte-voix au moyen duquel il appela le peuple aux armes. M. de Launey en écrivit à Versailles. On lui répondit qu’il pouvait disposer de la vie de son prisonnier, mais il se contenta de l’envoyer à Charenton. Le 17 mars 1790, le décret de la Constituante, qui rendait la liberté à tous les pri-

    de toutes les nations pour les bien connaître, il faut avoir été leur victime pour savoir les apprécier. » (p. xxxiij)
     Jules Janin conte (loc. cit.) l’histoire d’un honnête petit jeune homme, neveu de curé, qui, ayant lu un soir un roman du marquis de Sade, devint incurablement idiot le lendemain à son réveil. C’est un conte à dormir debout.

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