distinguent plus rien de ce qui n’est pas lui…
Faites promptement tracer aux pieds des autels
cette croix de cendre où je veux que mon corps,
étendu comme celui du fils de l’Éternel, aille
rendre son dernier soupir… Je voulais partager la
tombe d’une princesse : je renonce à ce frivole
honneur. Mes mains ont creusé ma sépulture
sous un des saules de notre jardin : que mes
dépouilles mortelles y soient déposées comme
celles de mes compagnes ; et si mes malheurs ont
pu vous inspirer quelque pitié, que vos pleurs,
arrosant mon tombeau, accompagnent les vœux
que vous adresserez pour moi et que le ciel
exaucera toujours quand ils seront offerts par
vous.
Telles furent les dernières paroles de la princesse de Saxe.
Ô vous qui lirez un jour son histoire, quand une femme cruellement outragée et bien faiblement coupable vous donne un pareil exemple, à quoi vous condamnerez-vous si vos crimes sont plus grands que les siens ?