chambre ; elles y trouvèrent le directeur, et la
conversation s’engagea. Cet entretien fut court
et précis du côté de l’abbesse ; tout se réduisit à
connaître le motif du voyage de ces dames, et
les réponses de celles-ci convainquirent la supérieure
qu’il n’entrait qu’une pieuse curiosité de
leur part dans la visite qu’elles faisaient. Le
directeur, qui regardait Mme de Saxe avec une
attention mêlée de surprise, loua son motif d’un
air distrait, lorsque la cloche de retraite appela
les religieuses au repos. Ces dames furent alors
conduites dans deux cellules où elles ne trouvèrent
absolument que les choses de première nécessité,
sans aucune espèce de luxe.
À leur réveil, le directeur vint les chercher pour leur faire voir la maison, ainsi qu’elles l’avaient désiré. En parcourant le dortoir, elles furent étonnées de la sévérité qu’elles y virent régner : ces malheureuses couchaient dans leur bière ; aucune autre couverture que leurs habits ; aucun meuble propre à s’asseoir ; pour seul ornement, un crucifix à leur chevet ; nulle clôture à leur porte, les surveillantes de la maison devant avoir la possibilité de circuler à tout instant dans ces asiles de sommeil.
Des dortoirs, on ramena ces dames à l’église qu’elles avaient peu vue en arrivant. Ce sanc-