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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


délicieux pour mon cœur de rencontrer deux fois dans vous un libérateur aussi ardent ! Combien vous avez dû m’accuser chez Krimpser !

— Non, j’ai tout su… Mais pressons-nous de quitter cette route dangereuse. Il y a fort près d’ici Ratisbonne ; j’y vais trouver une sœur qui sera trop heureuse de vous voir : permettez-moi que je vous y conduise, et là, plus à notre aise et bien en sûreté, je pourrai du moins vous instruire des particularités qui m’ont rendu une existence dont je ne fais cas que depuis que la fortune vient de m’offrir les moyens de vous rendre une seconde fois la vôtre.

On gagna comme on put les bords de la rivière ; un bateau offrit à nos voyageuses une manière plus sûre d’atteindre Ratisbonne que celle que leur présentaient d’horribles chemins.

On descendit chez la sœur de Dourlach, avantageusement mariée dans cette ville ; et après la réception la plus agréable et quelques heures de rafraîchissement, le baron apprit à ces dames que, renvoyé par Krimpser au margrave de Bade, celui-ci, après avoir voulu le faire périr et avoir semé partout le bruit de sa mort, avait cependant fini par lui faire grâce sur la promesse de chercher la baronne de Neuhaus par toute l’Allemagne et de la lui ramener aussitôt qu’il l’aurait trouvée ;