avait, disait-on, enlevée et du nom de laquelle
on ne se souvenait plus. La jalousie s’enflammant
aussitôt dans le cœur de Frédéric, il résolut de
tout faire pour découvrir quelle pouvait être
cette Saxonne.
— Mon ami, dit-il au comte, ne doute pas que ce ne soit ma femme ; elle aura cédé à ce petit prince ; elle est sa maîtresse, cela est sûr ; volons à Bade et défions au combat le déloyal qui s’avise de me rendre aussi malheureux.
Ce parti violent fut d’abord combattu par Mersbourg :
— Avez-vous, dit-il à Frédéric, quelque certitude que cette Saxonne soit votre femme ?
— Non, je te l’avoue ; je n’en suis encore qu’au soupçon.
— Et dans ce cas, qu’irez-vous faire chez le margrave ? Perdre votre femme par d’injustes soupçons et vous déshonorer vous-même.
— Non, non je me calmerai, s’il le faut ; mais dirigeons-nous toujours vers Bade, et sois bien certain que nous apprendrons quelque chose qui, nous donnant le fil des courses d’Adélaïde, nous mettra du moins à même de faire les nôtres avec un peu plus de fruit.
— J’y consens donc, mais je vous assure en même temps que si ce voyage n’est pas dangereux,