Adélaïde fut remise en ses mains. Les recommandations
les plus sévères lui furent faites, et cet
officier, bien escorté, monta avec la princesse et
Bathilde dans une voiture qu’on amena sur-le-champ
de Brixen et qui eut ordre de conduire
jusqu’aux frontières des états de Venise les personnes
confiées au lieutenant de Krimpser, pour
ne s’arrêter qu’à Padoue.
Dès que les personnes dont cet homme était chargé y furent descendues, il leur demanda si elles avaient envie d’être escortées plus loin. Mais après avoir répondu que non, elles congédièrent leurs guides, après les avoir généreusement payés ; et, contentes de se retrouver seules et en sûreté, pour se dissiper un peu, elles se mirent à parcourir la ville où elles venaient de descendre et qu’elles ne connaissaient point encore.
Padoue, bâtie par Anténor, près de quatre cents ans avant Rome, commençait déjà à être célèbre par ses savantes institutions et par les excellentes études qu’on y faisait, La situation de cette ville, au milieu d’une belle plaine arrosée par deux rivières, en fait un séjour aussi délicieux que tranquille. Nos voyageuses crurent pouvoir, sans aucun danger, y passer quelques jours, au bout desquels une petite chaloupe les transporta dans Venise, le long du superbe canal de la Brenta.