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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


plaisirs, tant qu’elle n’y assisterait que perpétuellement surveillée. Son impatience même devint telle qu’elle fit dire au margrave qu’elle ne quitterait plus son appartement, dès qu’en paraissant à ces fêtes, elle ne pouvait sortir du château.

Nouvelle visite de Dourlach, pour tâcher de la faire revenir sur ce point et pour lui faire entendre que la fin de ces précautions ne dépendait que d’elle, et que du moment que le margrave voulait absolument la posséder, il était assez simple qu’il continuât de s’assurer de sa personne, jusqu’à ce que l’objet fût rempli.

— Parfaitement pénétré de ces sentiments, il me semble, monsieur, dit Adélaïde, que si vous aimiez une femme, vous la traiteriez dans les mêmes principes.

— Il s’en faut bien, madame ; je répugne à ces procédés asiatiques, et ce ne serait jamais qu’avec des égards que je fixerais celle à qui je voudrais faire écouter mes vœux.

— Ces manières sont plus douces, elles vous mériteraient du retour.

— Hélas ! madame, j’oserais le croire, mais nulle occasion ne s’est encore présentée.

— Quoi ! vous n’avez jamais aimé ?

— J’aurais pu le dire avant votre arrivée au