cohorte où ma disgrâce me fit tort. Je n’attendis
pas les effets d’une mauvaise réception : ayant
étudié les lois dans ma jeunesse, je me remis
dans le barreau ; les talents que j’y montrai
me placèrent ici… À quel point je m’en félicite,
puisque c’est à ce seul événement que je dois
le bonheur de retrouver à la fois ma princesse
et ma fille.
Ici, Bathilde témoigna à son père le désir qu’elle aurait de rester près de lui. Mais l’honnête Kreutzer, ayant fait sentir à sa fille que plus la princesse était malheureuse et moins elle pouvait la priver de ses soins, il ne fut plus question que des moyens de s’évader.
— Si je n’étais surveillé moi-même, dit Kreutzer je vous ouvrirais ostensiblement les portes… Mais vous ne connaissez pas la sévérité de ce tribunal : je serais à l’instant mis à votre place si je commettais une pareille imprudence. Je ne puis donc vous faire sortir que furtivement et sans même qu’il me soit possible de vous donner d’autres habits ; mais voilà quatre cents florins, résultat de mes économies. Servez-vous-en jusqu’à Dresde où je vous conseille, madame, dit-il à la princesse, d’aller reprendre votre rang.
— Moi, dit Adélaïde, retourner sous l’empire de l’homme qui m’a fait enfermer, et dont la