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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


même introduire les deux chevaliers dans la grande salle. Bientôt, suivant l’usage, des écuyers se présentent pour les désarmer, et l’heure du repas étant venue, le commandant vient les inviter. Pendant le dîner, les conversations ne roulent que sur les peines et les fatigues de la noble profession des deux illustres chevaliers qui venaient honorer le château de leur présence. Le soir, ils furent établis dans leur appartement par les mêmes écuyers qui les avaient si bien reçus en arrivant.

— Je ne crois pas, dit Mersbourg au prince, que ce soit ici que nous apprendrons des nouvelles d’Adélaïde.

— Je le crains de même, répondit Frédéric. N’importe, passons quelques jours chez ce bon militaire : nous découvrirons peut-être quelque chose sur le grand sujet qui nous intéresse.

Les attentions du lendemain furent les mêmes que celles de la veille, et l’après-midi, le prince, Mersbourg et le commandant se mirent à politiquer.

— La faiblesse de Henri est bien fatale aux princes d’Allemagne, dit Frédéric. Devenu empereur sans avoir rien qui pût soutenir ce titre, il semble qu’il ne s’en soit revêtu que pour faire se liguer contre lui tous les princes de l’empire.