ment que nous possédons encore pour le moins
autant que nous avons donné à notre libérateur.
Allons, recommandons-nous à la Providence, et
puisqu’elle nous a soutenues jusqu’ici, croyons
qu’elle ne nous abandonnera pas.
Elles allaient quitter ce mauvais lieu, lorsqu’un ermite les aborda :
— Mes enfants, leur dit-il, ayant l’air de les prendre pour deux aventuriers, je m’aperçois que vous êtes en peine de la route que vous voulez suivre. Venez dans mon habitation, vous y trouverez paix, repos et sûreté.
— Nous ne cherchons ni secours, ni asile, dit la princesse. Nous sommes de Francfort ; des brigands ont pillé nos voitures, et nous ne désirons qu’un moyen honnête de regagner nos foyers.
— En ce cas, dit l’ermite, vous ne pouvez être mieux que chez moi ; mon abri est presque sur la grande route de la ville où vous voulez aller, et là vous ne manquerez pas de trouver quelque occasion qui remplira vos vues.
— Au fait, dit Adélaïde bas à sa compagne, je ne vois pas d’inconvénient à suivre cet homme. Si nous en sommes contentes, nous nous confierons à lui ; peut-être nous donnera-t-il des conseils ou des moyens de sortir de l’embarras dans lequel nous sommes.